Don du pistolet de Sylvestre Floury au musée « Mémoires d’Islande »

par Jean-Pierre|Publié 12 juin 2018-Updated 13 juin 2018

 

Le pistolet de Sylvestre Floury (surnommé Chél )

 

Le jeudi 10 mai 2018, une cérémonie émouvante a eu lieu dans la salle « Pierre Loti » du musée « Mémoire d’Islande » au sein du centre Milmarin de Ploubazlanec.

Yves Floury est venu y déposer le pistolet de son trisaïeul Sylvestre Floury. Il était accompagné de plusieurs membres de sa famille dont : sa grand-mère Marie-Rose Floury, dite Mimi, 96 ans ; d’Antoinette Floury, 86 ans, petite-fille de Sylvestre ; de son épouse et de sa sœur ainsi que de 5 enfants.

C’est en présence également de Bernard Le Rousseau, président de l’association « Plaenareg Gwechall », de Pierre Floury, co-fondateur du musée « Mémoire d’Islande », et de plusieurs membres de l’association qu’Yves Floury, ému, a remis officiellement le pistolet, afin qu’il soit dans un lieu protégé, à la vue de tous.

Ce pistolet a une histoire. Selon la transmission orale familiale, Sylvestre Floury aurait sauvé la vie de Julien Viaud, Pierre  Loti de son nom d’écrivain, grâce à cette arme.

Sylvestre Floury (des Floury Perro), surnommé Chél, est né le 1er juin 1862 à Pors-Even, en Ploubazlanec, dans une petite maison appelée « Ker Janik », située dans l’impasse « Gardenn an Tadou Kozh ». par son père et par sa mère, il est doublement cousin de Guillaume Floury qui devient Yann Gaos, le héros du roman « Pêcheur d’Islande » de Pierre Loti. Quant à Sylvestre, il devient Sylvestre Moan dit Lurlu sous la plume de l’écrivain.

Sylvestre navigue d’abord au bornage, puis au cabotage et à la petite pêche.

Appelé dans la marine de guerre pour son service militaire, il rejoint la Division de Toulon, le 23 mars 1883, et embarque sur le transport BIEN-HOA qui l’emmène à Saïgon pour l’expédition du Tonkin. Il embarque ensuite sur différents bateaux « en Chine » jusqu’à son retour en France le 12 juin 1885. Il s’est donc trouvé en même temps que l’écrivain Pierre Loti au Tonkin.

Pierre Loti avait entraîné un groupe de personnes, dont Sylvestre, dans un endroit dangereux et malfamé. L’écrivain se trouvant en grand danger, Sylvestre lui sauva la vie en sortant son pistolet. Ce pistolet était conservé depuis par la famille Floury.

Au Tonkin, Sylvestre Floury a participé à plusieurs assauts et a été blessé à deux reprises au combat de Loch-Nan, le 6 octobre 1884, ce qui lui a valu la médaille militaire le 28 décembre 1884.

A son retour du Tonkin, Sylvestre reprend le cabotage et la petite pêche. Ce n’est qu’en 1888 qu’il embarque sur la goélette MARIE pour l’Islande. Il fera 25 campagnes d’Islande.

En 1889, il se marie à Marie-Françoise Le Cudennec et vient habiter le village de Boursoul en Ploubazlanec, sur la route de Launay.

L’histoire de Sylvestre a inspiré le romancier Pierre Loti dans son roman « Pêcheur d’Islande ».

Sylvestre meurt chez lui à Boursoul, le 24 décembre 1934, à l’âge de 72 ans. Il est inhumé dans le cimetière de Ploubazlanec et non comme l’écrit Pierre Loti dans un cimetière avec : « …des tombes mandarines, des dragons et des monstres ; d’étonnants feuillages, des plantes inconnues …dans l’île de Singapour… ».

 

Nelly SOUQUET, pour les associations Plaenareg Gwechall et Pierre Loti.


Musée « Milmarin-Mémoires d’Islande » à Ploubazlanec

par Jean-Pierre|Publié 3 juillet 2018-Updated 29 juillet 2018

Texte intégral de l’article paru dans le télégramme le 30 juin 2018

 

Mémoire d’Islande: Milmarin fête son nouveau musée

Le musée Mémoire d’Islande a pris place depuis le 30 avril dans le centre Milmarin, à Ploubazlanec. Vendredi, la collection de l’association Mémoire d’Islande a été officiellement inaugurée. Avec la présence de nombreux visiteurs.

Entre Paimpol et l’Islande, il y a un point commun indissociable : la pêche. Les pêcheurs de la région se rendaient en effet dans ce pays pour pêcher. Ils revenaient avec des fortunes diverses, entre cargaisons fructueuses ou parfois des disparitions en mer.En 1994, quatre copains pêcheurs, Pierre Floury, Patrick Peltier, Paul Thépaut et Louis Corouge, ont créé l’association Plaereneg Gwechall, soit littéralement « Ploubazlanec autrefois ». Leur but ? Valoriser la mémoire de la grande pêche et, dans la foulée, créer un musée dans la maison d’un ancien pêcheur, François Le Buchan, qui a fait trois campagnes en Islande, grâce à des collections d’objets et de documents confiés à l’association par les descendants des pêcheurs ayant fait le voyage.

 

L’âme et l’esprit originel du premier musée.

En octobre 2016, il a été décidé de transférer ce musée, un peu vieillot, au tout nouveau centre Milmarin, dans l’ancien presbytère. Ce projet, porté par Alexandre Porteneuve, a mis un point d’honneur à transférer non seulement les collections, mais également l’âme et l’esprit originel du musée, avec une scénographie réussie de la société Agence Links. Des livrets de traduction, en breton et en anglais, sont proposés à l’accueil. Des bénévoles guident les visiteurs du musée, qui comporte deux niveaux, sur une centaine m².

La proximité directe du Mur des Disparus en mer avec le musée en fait un lieu de mémoire cohérent.

Ce musée, qui est ouvert au public depuis le 30 avril 2018, a été inauguré officiellement vendredi. Le nombre impressionnant de personnes présentes à cette inauguration est la preuve de l’intérêt que portent les gens du coin à ce musée. L’inauguration a été conclue par les discours officiels et un cocktail servi aux invités.


La maquette d’une des goélettes exposées intéresse manifestement Jean-Paul Poirier directeur du lycée de Kersa. (DENIS BORGEL)

et Bernard Le Rousseau, président de Mémoire d’Islande, savoure avec force l’emplacement de sa nouvelle collection



Article du 26 avril 2018

Mer: Mémoires d’Islande ancrée à Milmarin

 

Une date à bien inscrire sur le calendrier. Lundi, le musée Milmarin, à Ploubazlanec, rouvrira ses portes avec, à son bord, la collection de l’association Mémoire d’Islande. Une page d’histoire se tourne en même temps qu’une autre s’ouvre.

Depuis 1994, une petite maison située derrière la mairie de Ploubazlanec abritait une petite pépite composée de souvenirs, d’objets, de documents, à la mémoire des pêcheurs d’ici, partis en Islande ou à Terre-Neuve. Mais ce petit musée, bichonné et surveillé comme le lait sur le feu par une poignée de bénévoles de l’association Plaeraneg Gwechall, devenait vraiment très étroit, vétuste. Plus du tout adapté à la mise en valeur d’une telle collection.

Une « vraie » ouverture.

Après un an de réunions de travail et de collaboration active avec les services de la mairie, le personnel du musée Milmarin et Guingamp Paimpol Armor Argoat Agglomération (GP3A), ayant récupéré le « bébé » après la Communauté de communes Paimpol-Goëlo (CCPG), Mémoire d’Islande a trouvé place à l’intérieur de Milmarin, tout en restant gestionnaire et propriétaire de la collection. Lundi 30 avril va donc être le lancement d’une saison nouvelle : celle de la « vraie » ouverture de Milmarin, désormais complet. Gaëlle Bachet, responsable du site, rappelle que depuis l’été dernier, en 2017, le public avait déjà accès à « l’Appel du Large », espace dédié à la Marine marchande contemporaine ; aux Docks, qui est l’espace documentaire récolté et offert à la collectivité par Roger Courland, et au bureau d’information touristique dédié à la mer.

Quatre sections sur deux étages.

Désormais, on peut découvrir le tout nouveau visage de Mémoire d’Islande, à partir d’une scénographie de toute beauté. « Une tâche délicate », souligne Alexandre Porteneuve, animateur, ayant fait le lien avec la mairie.

« Une intégration réussie », souligne Bernard Le Rousseau. Le tout grâce au travail avec le cabinet Links, qui devait moderniser sans dénaturer, sans tomber dans le cliché. Le musée dédié à la grande pêche se fait donc plus lisible, bien plus attractif, sans pour autant perdre son âme. Dès l’entrée, un panneau rend hommage aux anciens, les derniers Islandais et Terre-Neuvas mais aussi ceux qui sont à l’origine du musée, Colette Le Page et Pierre Floury. « On a ensuite quatre sections sur deux étages, indiquent Alexandre Porteneuve et Bernard Le Rousseau. Histoire et géographie des pêches, le marin et la foi, les nécrologies et une question autour du roman de Loti : mythe ou réalité ? »

La vie à bord comme si on y était.

De manière très sensible et émouvante, de nombreuses photos, souvent poignantes, retracent la dureté de la vie de ces hommes et quasi enfants parfois, embarqués à bord des goélettes. « On n’a pas l’odeur mais l’effet visuel restitue bien l’ambiance qui régnait à bord », évoque Bernard Le Rousseau, en faisant découvrir les objets de la vie courante et des témoignages audio. Sur place, le visiteur découvrira comment voir de plus près le mur des disparus, situé à quelques encablures.

 

Mais pour cela, il faut s’y rendre.

Milmarin (16 rue de la Résistance, près de l’église, à Ploubazlanec) : ouvert au public, pour le nouveau musée Mémoire d’Islande, du lundi 30 avril au 13 mai, de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h, puis d’avril à juin, en septembre, octobre et lors des petites vacances, du mercredi au vendredi et le dimanche, de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h ; en juillet et août, ouvert tous les jours. Tél. 02.96.55.49.34.


L’Association Pierre Loti à Paimpol est un contributeur de l’exposition, voir l’extrait du dossier de presse;